Est-ce qu’on va trop loin dans l’organisation des mariages ?

(je sais, ce n’est pas très “vendeur” de dire ça quand on est wedding planner… et pourtant.)


Depuis quelque temps, je tombe sur de plus en plus de vidéos où des futures mariées affirment que la direction artistique de leur mariage est “HYPER IMPORTANTE”, presque plus que le mariage lui-même.
Et en parallèle, je lis des témoignages de femmes qui, à force de pression, de stress, de conflits et de déceptions, en viennent à ne plus avoir envie de se marier.

Oui, vraiment.
Trop de choses à gérer, trop de tensions dans les familles, trop d’attentes, trop de “tu devrais”…
Au point de s’en arracher les cheveux. De se fâcher. De culpabiliser.
Et moi, je me demande : comment en est-on arrivés là ?


À quel moment le mariage est-il devenu un projet qui nous dépasse ?

Est-ce que les attentes sont devenues trop élevées ?
Est-ce qu’on veut tellement que tout soit parfait qu’on finit par se perdre en route ?
Est-ce qu’on a oublié que ce moment n’est pas censé être une vitrine, mais un rite de passage ?


Je vais vous parler d’un couple d’amis que je vais bientôt marier.
Ils organisent leur mariage, bien sûr. Le week-end, les invités, les prestataires, les choix logistiques…
Mais ils organisent aussi leur mariage au sens profond du terme.

Chaque samedi, ils prennent le temps de se retrouver, de discuter, de se poser des questions, de parler de leurs émotions, de leurs envies, de leurs appréhensions.
Ils préparent leur vie à deux.
Et ce week-end de fête qu’on organise ensemble, il ne symbolise que cela : le début d’un engagement.

Et à partir de là… est-ce qu’il vaut vraiment la peine de se prendre la tête pour des ronds de serviettes ?


En tant que professionnels du mariage, on a aussi une responsabilité.

On est là pour accompagner, guider, créer des souvenirs inoubliables.
Mais on est aussi là pour protéger nos marié·es.
Les aider à garder du recul. À respirer.
À se rappeler que cette journée n’est pas un sommet à atteindre, mais un instant à vivre.

Le mariage n’est pas censé être le projet le plus stressant de leur vie.
C’est une célébration. Une étape. Un passage. Un moment d’amour.
Pas une performance.


Je continuerai de tout faire pour que les mariages que j’organise soient fluides, joyeux, mémorables.
Mais je continuerai aussi de dire, quand c’est nécessaire :
“Lâchez un peu. C’est OK. Ce n’est pas ça qui compte.”

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